L’ ENDROIT
Au départ il y a la solitude. La mienne. Celle des lignes à haute tension et des éoliennes campées dans les champs. Il y a la voix qui sortait du coffre du piano quand la maison était vide.
Il y a ce canapé éventré dans une décharge, les nuages anthracites qui chargent à l’horizon, le soleil polaroid qui force au travers. Il y a une pulsation dans le fond de la piscine, la trace de l’orage sur les pavés de Paris. Il y a la salle des machines de la cathédrale. Il y a le poète pendu rue de la Vieille Lanterne. Et ce cartable oublié sur les rails de la petite ceinture. Il y a la mort de Roy Batty et le dernier sursaut d’un circuit électrique.
Derrière chacun de ces endroits, il y a un son où rien n’est désolé. Je voudrais être à cet endroit.